Où sont passées les plaines, les arbres à l'horizon
Des voies ferrées entre deux pâtés de maisons
Doucement les années nous ont subtilisé
D'abord la joie, puis le désir de faire un choix
Entre Lajeunesse et la sagesse
Il y a un arrêt de métro
Deux dépanneurs, un bricoleur
Une affiche de Brigitte Bardot
Entre Lajeunesse et la sagesse
Nous sommes tous fils, filles, rejetons d'épiciers
Nés un jour de solde, élevés à bon marché
Nous sommes pauvres, mais nous sommes heureux ensemble
Même si janvier souffle, et la charpente tremble
C'est si beau d'ailleurs, faire l'amour avec toi
Entre les carrés brisés et la mort aux rats
Entre les cancrelats et le commissariat
Ce serait si beau toutefois, ailleurs que chez soi
Entre le misère et la sortie d'incendie
Les tuyaux gelés, escaliers en fer forgé
Entre le prieur et le sénateur
Le crématoire et le compositeur
Moi j'me promène sous Ste-Catherine
J'profite de la chaleur du métro
Je n'me regarde pas dans les vitrines
Quand il fait trente en dessous d'zéro
Y'a longtemps qu'on fait d'la politique
Vingt ans de guerre contre les moustiques
Je ne me sens pas intrépide
Quand il fait fret j'fais pas du ski
J'ai pas d'motel aux Laurentides
Le samedi c'est l'soir du hockey
Y'a longtemps qu'on fait d'la politique
Vingt ans de guerre contre les moustiques
Faut pas croire que j'suis une imbécile
Parce que j'chauffe pas une convertible
La gloire c'est pas mal inutile
Au prix de gaz c'est trop pénible
Y'a longtemps qu'on fait d'la politique
Vingt ans de guerre contre les moustiques
On est tous frères pis ça s'adonne
Qu'on a toujours eu du bon temps
Parce qu'on reste sur la terre des hommes
Même les femmes et les enfants
Y'a longtemps qu'on fait d'la politique
Vingt ans de guerre contre les moustiques
Croyez pas qu'on n'est pas chrétien
Le dimanche on promène son chien
Prends ton manteau, tes souliers, tes soucis
Marche lentement dans le matin endormi
L'heure a sonné et seul maintenant
Tu t'enfonces dans la brume, un souvenir, un moment
Triste rêves
Troublant mon sommeil
Et braillent
Que cet adieu
Ce n'est qu'un au revoir . . .
Conserve tes regrets, tes pleurs précieusement
Pour tes après-midi, sombres de tourment
Sachant que le soir n'apporte qu'inquétude
Et que le matin n'éveille que solitude
Ecoute, je te souhaite qu'un jour, bientôt
Dans un endroit tranquille, tu trouves le repos
Et peut-être délaissant les joies éphémères
Oublieras-tu enfin défaites amères
Prends ton manteau, tes souliers, tes soucis
Marche lentement dans le matin endormi
L'heure a sonné et seul maintenant
Tu t'enfonces dans la brume, un souvenir, un moment
A Notre-Dame de Stanbridge, les regards voilés de bure
Et toi largement occupé, à délimiter les pavés
A Sainte-Anne de la Pérade, les idées à la saumure
Sur les chenaux ferme gelés, nos dimanches inachevés
Tu me faisais la cour
Une excursion à Venise
A la foire, les nounours
Les violonneux, St-François d'Assise
Ecoute les cigales chanter
Et plus tard, encabanés, nous réveillant tout assoiffés
Tâtonnant d'une main, vers la cruche d'eau figée
Entre les portes et les fenêtres, la neige se hérissait
Au poêle, du poêle allons vite, vite chasser la blanche gelée
Tard, au cours des veillées, les propos aimantés par les villes
Je t'y plaçais volontiers, bien à l'aise dans les tramways
Tous les pépères délestés, aux roulottes immobiles
Se monfondant accotés, en bordure au long des highways
Mon père aussi m'a mariée
gai lon la je m'en vais rouler
un incivile il m'a donné
je me roule, roule
Gai lon la je m'en vais rouler
en filant ma quenouille
Un incivile il m'a donné
gai lon la je m'en vais rouler
qui n'a ni maille ni denier
je me roule, roule
Gai lon la je m'en vais rouler
en filant ma quenouille
Qui n'a ni maille ni denier
gai lon la je m'en vais rouler
qu'un vieux bâton de vert pommier
je me roule, roule
Gai lon la je m'en vais rouler
en filant ma quenouille
Qu'un vieux bâton de vert pommier
gai lon la je m'en vais rouler
avec quoi m'en bat les côtés
je me roule, roule
Gai lon la je m'en vais rouler
en filant ma quenouille
Gai lon la je m'en vais rouler
en filant ma quenouille
Tu m'étourdis, tu m'étourdis
tu m'étouffas
Tu m'étourdis, tu m'étourdis
tu m'étouffas
Tu mènes ta belle
Fais-la pas faire faux-pax
Tu viens à moi
sangfroid claquant les doigts
Tu viens à moi
sangfroid claquant les doigts
ce qui me peine
c'est que tu te crois chez toi
Na na na na na na na na na na na na na
je pose un bec sur ta bouche
avec tes main tu me repousses
Ba-baby
Tu m'étourdis, tu m'étouffas
ba-baby
Tu m'étourdis, tu m'étouffas
Tu mènes ta belle
Fais-la pas faire faux-pax
Dans mon frigo
rien est chaud tout est froid
Dans mon frigo
rien est chaud tout est froid
Pareille comme dan ton p'tit coeur
où y manque chaleur pour moi
Tu mènes ta belle
Fais-la pas faire faux-pax
Dans une glace transparente
Un reflet ne reflétant rien
Lorsque je t'appelle
Tu ne réponds pas
Quand je suis arrivée
Tu n'étais déjà plus là
Je me suis écroulée en pleurant
C'était pas tellement ça
Qui m'avait chavirée
Mais pour la première fois tu me manquais
Quand j'étais avec toi
Que les jours étaient longs
Mais les nuits étaient trop courtes pour exprimer
La tendresse et le besoin
Que je ressentais parfois
De t'avoir auprès de moi te consoler
Que c'est bête de te parler
Quand t'es pas là pour m'écouter
Que de fois j'ai supplié
Le destin de m'accorder
Un sourire, une parole, une attention
Combien de fois j'eus échangé
L'univers très volontiers
Pour un seul de tes regards si invitants
J'ai bien dû m'en aller
Je ne pouvais pas céder
A la mélancolie m'envahissant
Mais sans avoir d'autre intention
Que de partir tout bêtement
Et de masquer mon désarroi en me cachant
Pousse mon auto, aboule, écoute le temps s'écoule
Ramène-moi jouer là-bas, à l'ombre des tournesols
Largue ta chaloupe, youpe, tant que dure l'heure folle
Prête-moi tes yeux, tes mains, au pays des parasols
Avant la guerre, je n'étais pas peu fière
Mais je t'avais apporté
Le calorifère de mon vieux grand-père
Tout rouillé et délabré
Et lorsque l'automne tonne, que l'horizon se déchire
Vite sème les bouées, lâche l'huile sur les flots
Quand le spleen se communique, que le monde chavire
Lance-moi donc aussitôt, un sourire à fleur de l'eau
Vois comme l'asphalte s'étoile, regarde comme s'écartent
Nos cheminements indécis, châtoyants sous le verglas
Parmi les voies de traverse, là où nos pas se perdent
Les cortèges s'y enneigent, et l'hiver sonne le glas
Je me regardai dans le glace si folle
Souriant, promenai mes souliers désaccordés
A boire, à boire
Je lui demandai
Pour l'amour du Seigneur
Je lui suppliai
Se jeune, si jeune, chaque gorgée m'emporte
Par des mers si gelées,le printemps cherchant l'automne
Froidement fidèle, vision toujour changeante
Dive campagne, à mes lèvres si accordante
Il faisait tôt hier à matin quand je passais devant l'hôtel
Derrière la porte entrebaillée là à genoux devant l'autel
Ta silhouette fraiche découpée en papier peint fleur de lysé
Oh dites-moi donc Sieur Désautels les siècles vous ont-ils lésés?
Et quand je plongeais dans le noir
Y'a plus d'croyances
Tu m'allumais un si beau phare
Plus d'désespoir
Mais quand tu danses
Dans les couloirs, les souterrains, parmi les miroirs dépolis
Là où toujours le jour s'éteint, toujours la nuit s'évanouit
Sous les ampoules jaunissantes je poursuivais ta frêle image
Comme d'un clochard désaffecté, la litanie d'un pauvre mage
Il faisait tard hier à soir, Quand je frappais à ta chaumière
Au 33ième la vue dansait, explosait parmi les lumières
Electriques, et se perdait dessous les ponts dans les abîmes
Au 33ième tout se passait de la façon la plus sublime
Cheminant à la ville
Mes nuits et mes deniers en poche
De mon village tranquille
Une fourche mène à Rome, l'autre à la fosse
Mais tout au long du parcours
Je laisserai des traces pour mon retour
Cheminant à la ville
Sans crainte que je ne m'éparpille
Déjeuner en main
L'auberge n'entravera pas mon chemin
L'eau claire me suffira bien
Oh, de mon or, tu n'en auras point
Gare aux embûches, marche lentement
Les deux pieds à terre, mais le nez dans le vent
Du parfum des roses à l'attrait des ronces
L'appel de la foule et son silence
Ah, ce chemin
Comme il a vieilli sous mes pas
J'en reconnais
De ses mirages l'appel toujours fuyant
Ainsi des pèlerins d'antan
Les dieux toujours fixés sur l'horizon
Et dès que je serai
Parmi les tours et les vautours
Je me dirigerai
Sans aucun détour vers le marché
A la fin de la journée
Je suivrai les repères que j'ai semés